Bannière graphique : photo de Brigitte David

vendredi 15 avril 2016

Frères Humains.... Le Bois dont nos rêves sont faits...

Beau texte de Brigitte David qui fut contributrice de ce blog.
Elle est également à l'origine de la photo de la bannière graphique. 


Frères humains….
Vincennes , le bois… années 70… L’odeur de merguez nous accueillait à la fac. Le bus qui nous ramenait au métro traversait le bois. Les prostituées … la femme âgée, nue sous son manteau de fourrure, qu’elle ouvrait la nuit tombée dans les rafales de neige…
Plus rien. La fille de Deleuze erre dans la prairie où ne subsiste aucune ruine. Est-on jamais certain que le passé ait vraiment existé ?
Claire Simon s’attache au Bois.
Après avoir exploré ce qui germe de curiosité , d’audace, et de cruauté dans les maternelles (Récréations), les limites « géographiques » des amours adolescentes (800kms de différence), Ce que c’est d’être la première génération à l’échelle humaine à décider de faire ou ne pas faire un enfant : où… quand… avec qui… (Les Bureaux de Dieu) et levé le voile sur le melting pot de la Gare du Nord, Claire Simon nous donne le Bois de Vincennes… ce bois dont les rêves sont faits. Le Bois refuge, lieu où se cacher et se perdre. Pour se retrouver. Et ses 4 saisons du Bois célèbrent la musique d’une humanité fragile.
A sa manière, douce, pudique, jamais intrusive, mais patiente, respectueuse, attentive, avec obstination et un entêtement salutaire à décrypter la « nature humaine » Claire Simon force le regard sur ce que cette humanité –que nous ignorons- porte en elle la quintessence de la solitude.
Dans son œuvre Anselm Kiefer nous donnait à voir cette Allemagne que l’on ne veut plus connaître, du salut nazi à la Bande à Baader, comme si l’horreur se survivait de génération en génération. Il y a chez Claire Simon cette même nécessité à ne jamais détourner le regard.
Nous étions 10 dans la salle hier à Lyon. Mais Lyon est évidemment loin du Bois…

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